Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon
Colloque // Artistes et Entreprises #4

JEUDI 14 ET VENDREDI 15 MARS 2013.
""ART ET SERVICES".
Saline Royale d’Arc et Senans.
Sous la direction de Yann Toma et de Laurent Devèze.
Invité d’honneur : Bernard Brunon.

4ème Colloque international.
Intervenants :
Agence Internationale de Remplacement (AIR), Aurélie Bousquet, Laurent Devèze, Aleis Dworsky, Jean- Baptiste Farkas, Alain Gintzburger, Caroline Ibos, IKHÉA SERVICES, Ingold Airlines, Collectif Montagne Froide, Barbara Portailler, Valérie Rolle, Sarah Roshem, Hugo Soder, SR Labo, Yann Toma, That’s Painting Productions, Véronique Wiesinger.
Organisé avec la Saline Royale d’Arc-et-Senans – cité des utopies, par l’Équipe de recherche Art & Flux (UMR ACTE/CNRS) de l’Université de la Sorbonne Paris 1 et le Pôle de recherche « Contrat Social » de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon/Franche-Comté. Remerciements à Véronique Barcelo, directrice de la Saline Royale.
« Une fois accepté le fait que la peinture en bâtiment constituait mon activité d’artiste, la poursuite d’un travail artistique au sein d’une structure économique me semblait tout à fait logique, puisque répondant à un besoin interne au travail. Tout comme je cherche à me procurer les meilleurs outils pour peindre, la création d’une compagnie de peinture en bâtiment me permettait d’opérer d’une façon efficace au sein d’un marché spécifique : l’industrie du bâtiment. (...) On m’a parfois reproché de faire le jeu du capitalisme et de venir renforcer le système, en étant un patron employant des ouvriers. Mais je crois que la résistance de plein fouet au système capitaliste ne peut qu’échouer, car le système a, entre autres particularités, la possibilité de s’approprier cette résistance, de la retourner en marchandise et de la vendre à ceux-là même qui voulaient y résister. Il faut donc trouver de nouvelles stratégies. En agissant à l’intérieur du système, mais sans en coopter ses valeurs, il est peut-être possible de le circonvenir. Ce n’est sans doute pas très spectaculaire, ni de très grande portée, mais ça peut être efficace à un certain niveau. » Bernard Brunon
Une des premières manifestation majeures convoquant le concept de service dans un cadre artistique s’intitulait « American supermarket » en 1964 à New York. Faisant suite à des initiatives comme « the store » de Claes Oldenburg (1961), cette exposition regroupait des artistes du pop art et reprenait le format d’un supermarché en impliquant pleinement le spectateur dans un processus de vente directe. On y retrouvait alors les toiles de boîtes de Campbell’s Soup de Warhol ainsi que des artistes comme Robert Watts qui vendait, entre autre, des œufs. Plus tard, en 1993, on découvrait en Europe Arte & Co au Groninger Museum, une exposition qui réunissait, entre autres, Philippe Cazal, Name diffusion, Kostabi World, Ingold Airlines. L’intention déclarée était de définir l’activité des services proposés comme de l’art à part entière. Avec To the trade, organisé par Bernard Brunon et Jade Dellinger, on aboutissait en 2001 à une esthétique de présentation de l’art du service.
Dès lors, quelle place convient-il de réserver au statut de ces services ? Les artistes entrepreneurs qui y participent au titre de prestataires ont-ils ouvert une brèche susceptible de briser la barrière artificielle entre art et société ? Qu’en est-il actuellement de l’économie et du fonctionnement de ces services ?
À l’heure où la tertiarisation de l’économie semble s’imposer plus que jamais, l’art serait-il en capacité de sublimer la notion de service au-delà de toute attente, ce par ses propres compétences intrinsèques ? Devenant fournisseur à part entière, et non pas inscrit dans une forme de « servitude volontaire » (F. Lordon), l’artiste "en service" n’a pas pour vocation d’être omnipotent, à l’image des pratiques de Pieter Engels, Res Ingold, Soussan Ltd., SR Labo, IKHÉA©SERVICES, That’s Painting, etc. En sa qualité de « prestataire » il valorise avant tout un geste donné pour mieux « mobiliser les corps » et les faire se mouvoir à leur tour au service d’un désir mue en puissance d’agir. Il s’agit pour lui de franchir les frontières qui séparent encore l’artiste de la société même, inventant de ce fait une nouvelle présence politique et économique au monde.
Ce quatrième colloque international organisé avec la Saline Royale d’Arc-et-Senans – cité des utopies, par l’Équipe de recherche Art&Flux (UMR ACTE/CNRS) de l’Université Paris I - Panthéon-Sorbonne et le pôle de recherche Contrat Social de l’Institut Supérieur des Beaux Arts de Besançon/Franche Comté, propose une mise en perspective artistique, philosophique, historique, juridique, économique ou encore sociologique de la relation entre Art et Services.



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