Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon
Exposition // Habdaphaï
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DU MERCREDI 12 AU JEUDI 20 NOVEMBRE 2014
Sous-sols. Exposition de fin de résidence effectuée entre février et avril 2014.
Vernissage le mercredi 12 novembre à 18H30.

Habdaphaï est un plasticien français né à Fort-de-France, en Martinique.
Il possède un parcours artistique atypique depuis quelques années : il travaille sur le Martiniquais, sources de toutes ses inspirations. Attiré par les masques, les totems et les symboles, il crée un langage de traces et de signes pour raconter son vécu martiniquais. Un travail spécifique sur l’être Martiniquais et une critique qui fait de lui un chroniqueur de l’être issu des multi métissages.
Artiste prolifique HABDAPHAÏ travaille la vidéo performance, les installations, la peinture, l’objet, la sculpture et les performances visuelles et gestuelles.
De retour en Martinique après un séjour à Paris de 1987 à 1990, il s’est orienté vers le syncrétisme pictural. Aujourd’hui son travail est plus un acte de réflexion sur son être.

La construction de l’œuvre

Pour moi, une peinture ou un objet artistique part d’une émotion, d’une pensée, élaborées à travers une visualisation et une vision qui permettent une rencontre des choses et des sens. Ce qui est primordial, c’est de trouver quels matériaux vont pouvoir exprimer cette pensée et cette émotion, comment les travailler, comment les habiter.

J’arrive à un moment de mon parcours artistique où les gestes habituels qui signent mon identité plastique sont insuffisants pour dire ce que j’ai envie d’exprimer. J’ai cette chance d’avoir créé une espèce de code avec mon corps. Je me remets alors en question dans cet « espace corps ». Je me laisse aller à l’écriture automatique, à des formes non guidées par la perfection ou un sujet précis. Je fais des croquis multiples : de fait, je me lâche apparemment de façon totalement irrationnelle et sauvage. Je me libère en couvrant des pages blanches de graffitis, de signes que d’aucuns pourraient qualifier de gribouillis. C’est ma relation avec le trop plein, aidé par de la mine de plomb, des pastels secs et gras, des traces d’eau et aussi des gouttes de sueur, qui va mettre en place la concentration nécessaire, créer ce « vide habité » qui précède la création. Les gestes répétés, presque usés parfois, vont à un moment laisser trace, faire signe pour faire sens.

Pour en arriver là, le processus intérieur est violent. Des conflits culturels, spirituels me bousculent dans leurs rivalités et nourrissent un doute. Le raconté, le vécu, la mémoire, l’inventé, l’histoire de l’humanité et de mes ancêtres me prennent à la gorge et il faut que je m’en sorte !

Le présent me prend à parti dans son déversement incessant de nouvelles. Où suis-je dans ce monde en mouvement ? Comment j’exprime mon passage sur cette terre ? Ma liberté, nourrie par mes doutes, consiste à explorer, ouvrir des portes, choisir.

Ainsi, je trace mon passage, je témoigne à travers ma peinture, mes dessins : je parle avec l’espoir que dans la recherche de sens, je trouve comment j’établis un dialogue entre signe et symbole, comment je construis « mon œuvre ».

Habdaphaï 2013.

http://www.art-habdaphai.com


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