Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon
Événement // Séances spéciales // Les Rencontres 2015
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DU MERCREDI 8 AU VENDREDI 10 AVRIL 2015
FRAC Franche-Comté et Kursaal de Besançon.

Depuis 2010 le Frac et l’ISBA propose une programmation commune de cycles de projections de films ou de vidéos réalisés par des artistes contemporains. Cette année, en partenariat avec le Cinéma des 2 Scènes et avec le concours de pointligneplan, cette programmation prend la forme de Rencontres pendant lesquelles deux cinéastes/vidéastes nous ferons découvrir chaque jour en miroir la genèse de leur production.
Qu’il soit un moyen utilisé ponctuellement ou qu’il constitue le médium unique dans le travail d’un artiste, le film, envisagé dans sa plus grande diversité (cinéma expérimental, documentaire, fiction...), occupe une large place depuis les années 1960 dans la création artistique contemporaine. Ces rencontres permettront d’aborder les contextes de production et de diffusion de ces films et la place qu’ils ont pu prendre dans le travail des artistes invités. Par ailleurs la question de « la répétition », problématique de l’exposition en cours au Frac, constituera l’un des axes de réflexion de cette première édition.
Ces rencontres sont sous la direction de Sylvie Zavatta, Jean-Michel Cretin et Philippe Terrier-Hermann. Une coproduction Frac Franche-Comté, ISBA de Besançon, Cinéma des 2 Scènes et de pointligneplan.

Programme :

Mercredi 8 avril - entrée libre (sous réserve des places disponibles)

De 14h à 17h30 au Frac/salle de conférence
Brice Dellsperger et Christoph Girardet en discussion avec Martine Beugnet, enseignante et théoricienne du cinéma

18h30 séance au Frac/salle de conférence
Projection de films de Brice Dellsperger / discussion avec Martine Beugnet

Body Double 15 (8’37)
Body Double 30 (2’53)
Body Double 23 (7’29)
Body Double 31 (7’40)
Body Double 26 (6’09)
Body Double 22 (37’00)
Body Double 29 (2’58)
Body Double 33 (5’05)

21h séance au Frac/salle de conférence
Projection de films de Christoph Girardet / discussion avec Martine Beugnet

Pianoforte (6’30"), 2007
Storyboard (5’), 2007
Fabric (9’30"), 2014

[Films réalisés avec la collaboration de Matthias Müller]
Manual (10"), 2002
Phoenix Tapes : Necrologue ? (3’40"), 1999
Contre-jour (11’), 2009
Meteor (15’), 2011
Cut (13’), 2013

Brice Dellsperger
Né à Cannes (France) en 1972. Après des études à la Villa Arson à Nice, s’installe à Paris où il vit et travaille depuis 1995, enseigne à l’ENSAD depuis 2003. Représenté par les galeries Air de Paris (Paris) en Europe et Team Gallery (New York) aux États-Unis. Exposées dans de nombreux pays (États-Unis, Canada, Brésil, Autriche, Allemagne, Grande Bretagne, Espagne, Italie, Turquie, Japon, Lituanie), les vidéos de Brice Dellsperger sont présentes plusieurs collections publiques internationales. Son travail consiste en une série de plus de trente films tous titrés Body Double en référence au long métrage de Brian De Palma sorti en 1984. Dellsperger propose une nouvelle version d’une séquence existante, produisant une copie de cette dernière, couramment appelée remake, mais dans laquelle il remplace tous les personnages du film original par des travestis (impersonators), acteurs non-professionnels jouant sur le mode de la performance (l’artiste joue dans Body Double 1 à 5, 13, 15, 28, 30 et 33), et les faisant se répéter par incrustation en autant de différents rôles qu’il y en a dans l’original. La technique du lipsyncing est aussi une particularité de son travail qui utilise le plus souvent la bande son du film source. Un des films les plus connus est Body Double (X), réalisé entre 1998 et 2000 avec l’artiste Jean-Luc Verna, qui y interprète l’intégralité de « L’important c’est d’aimer » de Zulawski.

Christoph Girardet
Christoph GIRARDET est né en 1966 à Langenhagen et vit à Hanovre en Allemagne. Il a étudié les Beaux-Arts à l’Ecole d’arts de Braunschweig. Il travaille depuis 1987 sur les supports vidéo, film et installations. Il commence une collaboration en 1994 avec le vidéaste Volker SCHREINER, puis avec Matthias Müller depuis 1999, avec qui il réalise de nombreux projets communs ayant recours aux techniques numériques. Il explore entre autres les poncifs du cinéma industriel. Son œuvre est montrée à travers le monde dans des expositions et festivals de cinéma. Il a reçu de nombreux prix et récompenses.

Martine Beugnet
Martine Beugnet est professeur en études visuelles. Nouvellement arrivée à Paris 7, elle a poursuivi sa carrière principalement en Grande Bretagne (University of Northumbria, University of Glasgow et Université d’Edimbourg de 1999 à 2012). Elle a travaillé comme commissaire d’expositions, responsable du programme culturel, à l’Institut français d’Ecosse de 1989 à 1997. Elle s’intéresse à l’évolution récente de l’image en mouvement, et tout particulièrement aux rapports entre film, vidéo et arts multimédias ; aux relations entre le cinéma et les institutions de l’art ; aux problématiques liées au passage au numérique (coexistence et hybridité des médias, obsolescence technologique, surveillance, ‘digital uncanny’) ; aux formes expérimentales du film et de la vidéo. Elle est l’auteur de nombreux articles sur le cinéma, le cinéma expérimental et les arts visuels et de plusieurs livres sur le cinéma. Le plus récent, Cinema and Sensation : French Film and the Art of Transgression, publié par Edinburgh University press, a été réédité en 2012. Elle est également co-directrice, avec Kriss Ravetto de la collection EUP Series in Film Studies

Jeudi 9 avril – entrée libre
De 14h à 17h30 au Frac/salle de conférence (sous réserve des places disponibles)
Benjamin Crotty et Philippe Fernandez en discussion avec Raymond Bellour, écrivain et théoricien du cinéma

18h30 au Kursaal
Projection de Fort Buchanan (65’), 2012 de Benjamin Crotty/ discussion avec Raymond Bellour
Quand son mari Frank est envoyé en mission à Djibouti, Roger reste seul à Fort Buchanan, base perdue au milieu des bois, avec sa fille adoptive, la tumultueuse Roxy. Auprès d’une femme d’un certain âge, de trois jolies épouses délaissées par leur mari et d’un entraîneur de sport-agriculteur, il cherche conseils, compagnie et réconfort au gré des quatre saisons qui rythment leur existence et leurs déboires affectifs.

21h au Kursaal
Projection de Cosmodrama (115’), 2015 de Philippe Fernandez / discussion avec Raymond Bellour
Cosmodrama est le second long métrage de Philippe Fernandez, qui poursuit avec celui-ci un programme déclaré de "filmosophie". Sous une fausse allure de film de science-fiction des années soixante, et avec apparente légèreté, il emmène ses spectateurs dans une très sérieuse réflexion philosophique en se proposant de leur transmettre quelques-unes des avancées les plus récentes de la cosmologie.

Benjamin Crotty
Benjamin Crotty est un cinéaste et vidéaste américain basé à Paris. Son premier long métrage, Fort Buchanan, a été montré pour la première fois au Festival du Film de Locarno en 2014 et a été primé au Festival International de La Roche sur Yon (France) ainsi qu’au Festival Molodist de Kiev (Ukraine). Sa première américaine aura lieu à New-York au festival New Directors/New Films 2015. Quant à ses précédents courts-métrages, ils ont été sélectionnés dans plusieurs festivals internationaux comme Locarno, Rotterdam ou Indie Lisboa (Prix Nouveau Talent 2009 et Meilleur Réalisateur 2011 avec Gabriel Abrantes) et dans des institutions telles que la Fondation d’entreprise Ricard, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, le Centre d’art contemporain de Genève ou Le Palais de Tokyo. Il est diplômé de l’université de Yale (Etats-Unis) et du Fresnoy (France).

Philippe Fernandez
Philippe Fernandez a reçu une formation artistique aux Beaux-Arts et à l’université, où il a enseigné la vidéo et l’histoire de l’art contemporain de 1992 à 2012. Il a été actif dans plusieurs domaines au cours des années quatre-vingt (performances, installations multimédias, musique – sous un autre nom) et a commencé à réaliser des films autour de 1995. Ses courts, moyens et longs métrages ont été montrés dans de nombreux festivals internationaux ; son premier long métrage (Léger tremblement du paysage) est sorti en salles en 2009.

Raymond Bellour
Raymond Bellour est écrivain, critique et théoricien du cinéma et de la llittérature. Il a été directeur de recherche au CNRS et a enseigné à l’Université de Paris III. Il a notamment publié Henri Michaux ou une mesure de l’être (Gallimard, 1965) L’Analyse du film (Albatros, 1979, réed. Calmann-Lèvy, 1995), Mademoiselle Guillotine (La Différence, 1989), L’Entre-Images, Photo. Cinéma. Vidéo (La Différence, 1990), L’entre-images 2 (POL, 1999), Le corps du cinéma , Hypnoses, émotions, animalités (POL, 2009). Il est également commissaire d’expositions : Passages de l’image (Centre Pompidou, 1989), States of Images : Instants and Intervals (Belem, Lisbonne, 2005), Thierry Kuntzel et Lumières du temps (Le Fresnoy, Tourcoing, 2006). En 1991, avec Serge Daney, il participe à la création de la revue Trafic.

Vendredi 10 avril –entrée libre

De 14h à 17h30 au Frac (sous réserve des places disponibles)
Benoit Maire et Jean-Charles Hue en discussion avec Olivier Marboeuf, directeur du centre d’art Khiasma

18h30 au Kursaal

Projection de L’île de la répétition (63’), 2010 de Benoit Maire / discussion avec Olivier Marboeuf

Dans le Paris d’aujourd’hui, Soeren (Kierkegaard), Emily (Dickinson), Thomas (Chatterton) et John (Keats) revisitent en boucle le déroulement de leur vie, ils se croisent, discutent dans des cafés ou au bord de la mer. Ils essaient de comprendre la raison de leur présence sur l’île de la répétition, une île immatérielle définie par une nouvelle modalité de vie : ne plus signifier son existence, oublier de faire « œuvre ». Soeren, Emily, Thomas et John se détachent de leur travail poétique pour se perdre dans la relation. Seule Cordélia, personnage extrait du « Journal d’un séducteur » de Soeren, n’existe pas selon la même modalité. John cherche à la courtiser en s’appuyant sur les écrits de Soeren… Tourné en super 8 mm et transféré sur support vidéo, le film se présente sous la forme d’un souvenir où les personnages s’interrogent sur le sens de leur existence et leurs relations. Des sculptures ponctuent le film, jouant un rôle structurel dans l’équilibre narratif.

21h00 au Kursaal

Projection de Courts métrages à Tijuana (100’), 2009 de Jean-Charles Hue / discussion avec Olivier Marboeuf
Jean-Charles Hue installe sa caméra à Tijuana, cette ville-frontière habitée par les démons de l’auto-destruction. Au cœur de la cité, des personnages, chasseurs et chassés, et un couteau, intercession entre la vie et la mort. Angel, Yvon, David y Angela, El Puma, El Pero Negro, Tijuana, Jaretelle, le Diable... sont une série de courts-métrages qui seront rassemblés pour constituer son premier long métrage Carne Viva. Nul ne peut réellement déterminer où se situe l’intrigue, entre réalité et fiction. Et d’ailleurs peu importe. La caméra capte des situations qui ne mentent pas, pendant que Jean-Charles Hue tente en quelques traits de brosser des vies. - Emmanuel Posnic, Paris Art

Benoît Maire
Utilisant des axiomes philosophiques, des événements historiques et des formes désuètes de l’histoire de l’art comme point de départ, Benoît Maire développe des performances, organise des discussions et use d’objets, de peintures, de dessins et de vidéos pour faire ses expositions. Né à Pessac en 1978, il est diplômé de Paris 1 (DEA de philosophie) en 2002 et de la Villa Arson (DNSEP) en 2003, il abandonne sa thèse de philosophie et vit à Paris à partir de 2005-2006, temps où il est en résidence au Pavillon, au Palais de Tokyo. Représenté par les galeries Cortex Athletico, Bordeaux et Croy Nielsen, Berlin. Il réalise un film de long métrage « L’île de la répétition » tourné en super 8mm et travaille à un traité d’esthétique autour du concept de « différend » emprunté à Jean-François Lyotard à partir de 2008. En 2011, il réalise un autre film tourné en super 16 mm "Le berger" et engage une série d’expositions personnelles dans des centres d’art internationaux, à la Kunsthalle de Mulhouse, De Vlesshal et Walden Affairs en Hollande, Halle fur Kunst en Allemagne et David Roberts Art Fondation à Londres notamment. Le rapport singulier qu’il tisse entre la forme plastique et la philosophie dans le prolongement de l’art conceptuel fait de Benoît Maire un artiste singulier de la nouvelle génération sur la scène européenne.

Jean-Charles Hue
Jean-Charles Hue est tout d’abord un plasticien qui explore le cinéma, entre le documentaire et la fiction. Après Carne Viva et La BM du Seigneur sorti en salle en 2010, son second long-métrage, Mange tes Morts sélectionné à Cannes, a obetnu le Prix Jean Vigo 2014. Les courts métrages qu’il réalise montrent la périphérie et la marge comme son territoire de prédilection et tracent une voie. Celle-ci commence en 2006 et finit en 2011. Elle part du Mexique pour arriver en Picardie. Elle va des prostituées, toxicomanes et politiciens de Tijuana aux Dorkel, ces Yéniches avec qui le cinéaste partage ou s’imagine partager des ancêtres et qui, à ce jour, sont les héros de ses deux longs métrages. Plusieurs éléments demeurent. La marginalité et l’expérience du vol, de la nuit ou de la mort. Pas seulement. Ce sont aussi des éclats de lumière trop blanche alternant avec des quartiers de viande trop rouge. Ce sont des torses nus, des cuirs tannés par le soleil, le feu ou la bagarre. Ce sont des récits qu’on fait pour impressionner son interlocuteur, mais aussi pour tester sa propre crédulité. Ce sont des superstitions, une mystique trafiquée et viscérale. C’est le désir de traverser la nuit pour toucher enfin au jour. - Emmanuel Burdeau, Le Jour le plus Court 2014

Olivier Marboeuf
Olivier Marboeuf est auteur, critique, performeur et commissaire indépendant. Il est directeur de l’Espace Khiasma depuis 2004. Son parcours s’articule autour des problématiques du rapport du texte et de la voix avec l’image fixe ou animée et plus largement autour des enjeux de la transmission. Depuis plusieurs années, ses recherches se concentrent sur une relecture du colonialisme selon des principes de spéculation narrative qui viennent entrer en friction avec le récit historique dominant. Très impliqué dans le cinéma d’artistes, il est également producteur associé au sein de Spectre Productions et programmateur au sein de Phantom, un département de Khiasma.

http://www.terrier-hermann.com


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