Mercredi 19 janvier 2011
Marco Fiedler et Achim Reichert composent le duo Vier5. Ces deux acolytes expriment leur vision du design au travers de mediums aussi variés que l’affiche, la photo, la vidéo ou encore le vêtement. WAD s’est invité chez ces designers multifacettes.
Les deux compères originaires du sud de l’Allemagne se sont rencontrés au lycée. À l’époque déjà, ils aiment l’art, la mode et le luxe, et claquent toutes leurs économies à la boutique branchée du coin. C’est ados, qu’ils chopent leurs premiers T-shirts Comme des Garçons ou Jil Sander. Et à la même époque qu’ils font le trajet en train jusqu’à Strasbourg pour s’offrir le Vogue français, encore trop cher Outre-Rhin.
Il y a dix ans, ils débarquent à Paris pour s’éloigner du petit monde allemand de l’art. Loin de leurs racines, ils veulent n’être rien qu’eux mêmes, sans référence ni étiquette. À l’époque Paris n’est pas très arty, en tout cas moins que Londres et Berlin, et c’est exactement ce qu’il leur faut.
Leur duo n’est pas fusionnel mais complémentaire. Achim, qui a étudié le graphisme et la typo, en a fait ses spécialités. Marco quant à lui, a étudié l’histoire de l’art, et s’intéresse à la mode, d’où la création du Vier5 Fashion Department. Quand il conçoit des vêtements, c’est en fonction de ses propres besoins, ses propres attentes. Il attache une grande importance à la qualité, ses vêtements se portent une vie entière. L’intérêt n’est pas d’être dans le marché mais dans le réel, le vêtement en tant que tel. La qualité prime sur la quantité, l’intemporel sur la tendance. Faire partie du système n’est pas une obligation, ni même quelque chose de souhaitable ou de cool. D’ailleurs, chose plutôt étonnante pour des designers de leur renom, ils continuent de bosser sur de vieilles machines encombrantes. L’important n’est pas selon eux le matériel, mais l’idée. Et c’est ce qu’ils tâchent d’enseigner à leurs étudiants lors de leurs nombreux workshops.
