Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon
Événément // Les Petites Fugues // Pierre Ducrozet

Mardi 17 novembre 2015,
Auditorium, 18h00.

Pierre Ducrozet est né en 1982 à Lyon.
Il est l’auteur de romans et de livres pour la jeunesse, notamment aux éditions Bulles de Savon.
Il a tenu une chronique littéraire dans Le Magazine des Livres, écrit des articles pour La Presse Littéraire, The Pariser, des nouvelles pour plusieurs revues et il traduit de l’espagnol au français.
Il a été professeur au Lycée français de Barcelone et libraire à Paris. Il partage actuellement son temps entre Paris et Berlin.
Son premier roman, Requiem pour Lola rouge, est publié en 2010 chez Grasset et remporte le prix de la Vocation 2011.
En 2013, paraît La Vie qu’on voulait aux éditions Grasset, dans lequel il narre une génération européenne pleine d’idéaux qui tente de s’accommoder d’un monde qu’elle ne reconnaît pas.

Son dernier roman Eroïca (éd. Grasset, 2015), est une véritable épopée contemporaine. Pierre Ducrozet interroge dans une langue vive et puissante le combat d’un artiste, le peintre Jean-Michel Basquiat, contre le monde, contre ses passions destructrices et contre son succès.

http://pierreducrozet.com

Les Petites Fugues

Le programme

LE FESTIVAL

Le festival vu par une auteur venue en 2014
« C’est l’histoire d’une trêve… » par Ingrid Thobois

Votre arrivée : vous serez accueillie à 13h31 à la gare de Besançon-Viotte... replié le programme rose et blanc pour revenir au « Rouge et le Noir » qui me donne systématiquement envie de me couper les cheveux. Dans la vitre reflet, l’imitation fourrure de ma toque m’évoque le mentir vrai. Automne 2014. Presque dix ans que je parcours la France comme nombre d’écrivains, invitée de festivals en rencontres, bibliothèques, écoles, prisons... Carte SNCF « grand voyageur plus ». Rodée, je suis, comme on dit.

Mais les Petites Fugues, on ne peut pas s’y attendre. Une région. Deux semaines. Vingt-et-un auteurs. Un café-restaurant au nom ramuzien. L’automne qui là-bas ressemble à l’hiver. En six nuits, j’ai dormi dans quatre lieux différents et parcouru allez savoir combien de kilomètres, pilotée par des bénévoles livrant de petits pans précieux de leur intimité. Une femme dans le Haut-Jura au bord d’un lac - ils ont ici un statut de personne, leurs couleurs varient avec leurs humeurs : j’aime venir ici avec les enfants qui apprennent à faire du vélo. Un début de roman ? Le soir, étape au Bois Dormant - si. Je connais peu d’endroits où quarante personnes sortent de chez elles la nuit par moins dix degrés pour aller rencontrer dans une bibliothèque un auteur qui n’est pas Amélie Nothomb. Aux Petites Fugues, plus il fait froid plus les portes s’ouvrent plus on vient de loin plus on est accueilli. La femme du lac, des semaines plus tard, m’a apporté à Paris une bouteille de Savagnin en me jurant qu’elle n’était pas seulement venue pour ça.

Les Petites Fugues sont des voyages : dans l’espace, le temps, soumis aux aléas climatiques, mécaniques, articulés autour de l’humain qui fait et fait vivre la littérature dans l’ici, le maintenant. On roule, on parle, on photographie, on se perd - fous rires, les Poppys à tue-tête et puis c’est le feutré toujours un peu mélancolique des trajets dans la nuit. Ce village a l’air déserté - Faucogney-et-la-Mer, quelle mer ? La maison enfin trouvée - gros murs de pierre odorante, on bascule dans l’instant d’une lecture au feu de bois entourée d’une cinquantaine de personnes en manteau, surgies d’on ne sait où.

Les Petites Fugues portent à merveille leur nom : les moments organisés autour du livre y sont musique, mouvements, dans l’enchaînement des lieux qui continuent longtemps après de faire écho - en de si puissantes circonstances, on ne rencontre pas les gens : on les reconnaît.

Ingrid Thobois, le 7 septembre 2015

Ingrid Thobois était invitée aux Petites Fugues en 2014.

Ce festival original, né en 2002, se déploie pendant 15 jours dans 80 villes et villages de la région de Franche-Comté, avec l’association de plus d’une centaine d’acteurs culturels qui se mobilisent collectivement.
Vingt-et-un auteurs sont conviés à vivre l’aventure des Petites Fugues, une programmation inventive et réjouissante ! Pendant les deux semaines du festival, ils parcourent la région et rencontrent différents publics : bibliothèques, librairies, établissements scolaires…
C’est l’occasion, rare et précieuse, de s’immerger dans la littérature en train de s’inventer, avec ceux qui la font et ceux qui la font vivre.

Pour cette 14e édition, le festival ouvre de nouveaux horizons : des médiathèques, des musées s’associent à des collèges et lycées et croisent leurs talents pour accueillir les auteurs.


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