Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon
Semaine Transversale

Semaine trans’

Du lundi 16 au vendredi 20 mars 2020

Les workshops de cette semaine transversale qui associe le jour du feu et la semaine du graphisme ont pour point commun de (re)penser notre manière d’habiter l’école, de faire foyer, et ainsi de « faire école ». 
Ils visent à rassembler nos attentions vers ce qui constitue un de nos lieux de vie pour l’améliorer tant sur le plan artistique, pratique et organisationnel, qu’éthique et pédagogique, politique voire économique.
Les workshops s’inscrivent ainsi, pour une partie d’entre eux, dans une continuité et une temporalité plus vastes que celles de la semaine transversale. Ils sont pensés comme des tremplins pour de futures initiatives collectives des étudiants et étudiantes et du personnel de l’ISBA.

Coordination de la semaine trans’ par Claire Kueny et Philippe Terrier-Hermann
Organisation de l’exposition de la semaine du graphisme par Martha Salimbeni
En collaboration avec : Nicolas Bardey, Jean-Luc Bari, Pierre-Noël Bernard, Christophe Gaudard, Didier Mutel, Géraldine Pastor Lloret, et les étudiants et étudiantes Camille Conrad Rasseneur, Antonin Iarussi, Claire Larose, Zoé Moreau, Maéva Totohelibe et Zachary Vincent.

Informations pratiques :
Les workshops démarreront, sauf mention contraire, lundi matin 16 mars, à partir de 10h.
Jeudi 19 mars, à partir de 18h30 :
Vernissage de l’exposition COVER
Buffet performatif et fête de clôture de la semaine trans’ (jusqu’à minuit)
Vendredi 20 mars : bilan / restitution des workshops, de 10h à 16h, à l’auditorium.


Romain Guillet
Titre : COVER - Display
La « réflexion attentive » que propose Martha Salimbeni autour des multiples formes éditoriales de la revue m’invite avec douceur à penser un format d’exposition lui-même polymorphe, hétérogène, mais lisible comme un assemblage consciencieux.
Archives sélectives, objets d’étude, formes plastiques seront rassemblés dans une installation tentant de reproduire le caractère monolithique de la revue, à savoir un ensemble fini témoignant de sa propre logique.
Au même titre que l’encre se mélange au papier, objets exposés et objets exposants sont amenés à se confondre.
L’association d’extraits de revue et d’objets extraits permet également de varier les modes de monstration comme un inventaire d’accrochage : posé, disposé, juxtaposé, suspendu, en pile, sous verre, filmé, abandonné, performé, caché, etc.
Que peut-on emprunter au scénario de l’exposition ? de la librairie ? du salon d’édition ? de la brocante ? du club de lecture ? La multiplication des sources d’inspiration ne viendra pas diluer la radicalité nécessaire du geste scénographique.
S’il est admis qu’on ne juge pas un livre sur sa couverture, que donnerait une exposition délibérément faite pour séduire sur son seul dispositif ? Ou formulé autrement : comment attirer l’attention sur un objet aussi peu charismatique qu’une feuille A4 ?
Quelques jours pour inventer et fabriquer une expo géniale, un buffet collégial, une kermesse chic, un colloque geek, ou les 4 à la fois.

Du lundi 16 au jeudi 19 mars inclus
Grande galerie ISBA & atelier bois 
17 personnes (inscriptions prioritaires aux étudianX de l’ARC COVER)


Roxanne Maillet & Auriane Preud’homme
Proteste ! 
En partant des enjeux éditoriaux développés dans la revue Phylactère (retranscription de l’oralité de la performance) et dans une optique interesectionnelle et féministe, nous souhaitons organiser un workshop questionnant l’institution que représente l’école et le statut d’étudiant.e. Dans un premier temps, les participant.e.s seront amené.e.s à réagir à l’injonction « Proteste ! » en intervenant lors d’une matinée d’open microphone : lecture de textes, performances, etc. Nous leur demanderons ensuite de s’approprier ces textes déclamés et de questionner le principe de retranscription d’oralité en utilisant différents supports faisant écho à ce foisonnement de pensées : tissu sérigraphié, banderole, T-shirt, objet en bois imprimé, autocollant, poster, ephemera, etc. La restitution de cette « revue » se fera dans l’espace d’exposition.

Du lundi 16 au jeudi 19 mars inclus
Grande Galerie / espace Castelet & atelier sérigraphie (à confirmer)
30 personnes (inscriptions prioritaires aux étudianX de l’ARC COVER)


Sammy Stein
Bande dessinée : en route vers des horizons multiples
Comment aborder la bande dessinée aujourd’hui ? Comment penser la « narration dessinée » même si on ne l’a jamais pratiqué ? De nouvelles formes abondent, se cachent parfois dans des recoins souterrains. On la découvre minimale, maximale, faites de sensations ou de vide, croisant l’installation ou l’abstraction...
Après avoir regardé quelques livres, publications et fanzines, nous essaierons chacun d’imaginer un ou plusieurs systèmes narratifs. Dessinées et imprimées, ces pages et compositions pourraient être intégrées à la revue de l’école.

Matériel nécessaire : ordinateur personnel (ou tablette).
Du mardi 17 au vendredi 20 mars inclus
Salle 16
17 personnes


Jean-Philippe Bretin
Titre :
Venez avec des idées de noms, c’est le plus dur à trouver
Est-il encore possible et pertinent de faire une revue étudiante, une revue d’école ? Que dire, comment, pourquoi, pour qui et avec quelle forme ? 
Comment lui trouver un fonctionnement réaliste et une économie ? Passons quelque jours à nous poser des questions d’édition et à y répondre par des formes graphiques, peut-être un peu de piraterie, de ruse et pourquoi pas des bandes dessinées issues du workshop de Sammy Stein.

Du mardi 17 au vendredi 20 mars inclus
Atelier communication visuelle
17 personnes
Les personnes inscrites au workshop de Jean-Philippe Bretin sont invitées à réfléchir, voire à s’investir dans la création d’une revue d’école au-delà de la semaine trans’.


Florent Dubois
« L’école Martine »
L’idée principale pour ce workshop s’inspire de l’école Martine, atelier fondé par le grand couturier Paul Poiret en 1911 où des jeunes filles issues de milieux modestes pouvaient donner libre cours à leurs talents graphiques. […] Une boutique attenante à l’atelier ouvre en 1911 et propose à la vente (les bénéfices reviennent aux jeunes filles) différents objets (tapis, chaises, paniers, vases, dessins...).
L’école Martine montre qu’il existe un rapport expérimental aux arts décoratifs et à leurs enseignements. C’est que je vous propose d’explorer durant cette semaine intense.
Entre art et design, utilitaire et sculptural se niche un « val d’Amour » qu’il m’intéresse d’explorer avec vous. Les objets usuels de la céramique populaire (les souvenirs de vacances, les bibelots qui peuplent les vide-grenier, les vieux services à vaisselles, etc.) deviendront le fil conducteur de cette semaine. Il s’agira, en manipulant la terre, les formes, les textures et les couleurs, de détourner ces objets de leurs banalités pour les transformer, avec humour, en d’autres choses. 

Du lundi 16 mars au jeudi 19 (inclus)
Salle 8, atelier sculpture céramique
16 personnes
Les personnes inscrites au workshop sculpture/céramique « l’école Martine » s’engagent à poursuivre individuellement leur travail pour le présenter et l’exposer lors du Jour du Feu, le 29 mai 2020.


Didier Mutel, Pierre-Noël Bernard et Nicolas Bardey
ARC Vlad (vers une logique d’atelier)
Réalisation de dominos et/ou papiers peints et décoration d’espaces

Du lundi 16 au jeudi 19 mars inclus
Salle d’impression
17 personnes


La Zone du Dehors, avec Quentin Lacroix et Yusha Ly
Lire, imprimer, propager
La Zone du Dehors est un collectif d’étudiant·es de l’ISBA.
Nous avons la volonté de créer un lieu par et pour les étudiant·es au sein de l’école.
Nous proposons d’y constituer une bibliothèque autogérée regroupant des éditions d’étudiant·es et du fanzinat indépendant.
Durant ce workshop, nous investirons la salle d’imprimerie de façon à y créer un nouveau lieu de partage. 
Nous y sélectionnerons et imprimerons des objets éditoriaux et penserons ensemble à la manière de faire vivre ce lieu à long terme (soirées lectures, ateliers d’écriture, invitations d’intervenants, etc...)

Pour ce premier temps fort, nous invitons Yusha Ly et Quentin Lacroix.
Sorti·es de l’ISBA en juin 2018, ielles ont continué leurs activités artistiques autour de l’écriture, l’édition, la performance, l’installation... Aujourd’hui, ielles créent la maison d’édition Hyphes, s’attachant à l’édition de mémoires écrits en écoles d’art.
Dans le cadre de ce workshop, nous les retrouverons sur trois demi-journées. 
Dans un premier temps, ielles souhaitent partager avec nous une valise de livres choisis pour l’occasion, provenant de leurs bibliothèques personnelles. Un deuxième temps avec Quentin Lacroix sera consacré à réfléchir au livre comme objet politique et sensuel. 
Le dernier temps avec Yusha Ly sera dédié à imaginer la bibliothèque et à se constituer autour comme collectif.

Du lundi 16 au jeudi 19 mars inclus
Salle d’imprimerie
6 personnes


Collectif Etc., Charlène Bay & Théo Mouzard
Habiter la modernité : une tâche dans la grille ?
La modernité a souvent revêtue en architecture des formes abstraites, géométriques, mathématiques, à l’instar du célèbre "jeu savant correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière" du Corbusier. A rebours de cette conception qui a profondément marquée nos manières de faire des villes et produire des espaces, nous pensons que la complexité humaine ne pourra jamais rentrer dans les grilles, les triangles et les cubes d’architecte-artistes. Ce workshop sera une manière d’illustrer la façon dont l’acte d’habiter, avec toute sa charge collective et émotive, vient brouiller les lignes rigides d’architectures d’auteur. Sans vouloir faire retourner dans sa tombe Josep Lluis Sert, nous dessinerons et constructions différentes installations durant la semaine pour habiter les interstices de cette architecture blanche et rationnelle de l’ISBA. 

Du lundi 16 au jeudi 19 mars inclus
« La rue », la cafét’, l’auditorium & l’atelier bois
30 personnes


Pauline Gillard et Johnny Magnenet (espaces verts de la ville de Besançon)
Création d’une zone agricole alternative
Dans le but de s’alimenter, de faire la cuisine, des teintures, des savons, de la lessive... nous allons planter à l’ISBA et composter. L’invitation de spécialistes de l’agriculture et des plantes sera l’occasion d’ouvrir l’école sur un autre domaine et d’entreprendre une réflexion sur nos modes de consommation et de partage. Tu plantes un pommier dont les fruits seront mangés par les étudiants de demain. Les enjeux écologiques sont devenus importants et centraux pour de nombreux artistes actuels. La production d’œuvres plastiques et potentiellement polluantes ont poussé nombres d’artistes à réfléchir à la création autrement. Pourquoi pas nous ?

Du lundi 16 au jeudi 19 mars inclus
Patio et espaces extérieurs de l’école
17 personnes
Les personnes inscrites au workshop de la « zone agricole » sont invitées à envisager leur engagement au delà de la semaine trans’.


Maroussia Rebecq (Andréa Crews)
Upcycling : création d’écusson

Nous visiterons Emmaüs et appréhenderons un écosystème solidaire, une communauté qui vit sur les déchets de notre hyper-consommation. Cette expérience sera la base de notre inspiration et de notre message, directement lié à la crise climatique et sociale. 
L’écusson est un signe de reconnaissance, du blason de la ville au logo de l’équipe de sport. Il se coud sur le vêtement comme signe d’appartenance à un groupe. Notre groupe est celui des jeunes artistes qui pensent le monde de demain. Notre message est celui de notre engagement face au monde, les écussons sont nos fétiches.
Créer ses propres écussons, c’est se confronter à la matière textile. Pour un peintre, ce serait faire des miniatures, pour un plasticien le champ d’expérimentation est large. Ce seront des objets textiles qui peuvent avoir une vie autonome ou être cousus sur des vêtements. Nous utiliserons le dessin, la peinture, la sérigraphie, la brulure, la broderie et présenterons les travaux réalisés lors de la soirée du jeudi 19 mars.
Le Death metal a développé une esthétique de l’accumulation d’écussons sur des vestes de jeans pour en faire des produits collectors. J’aimerai qu’on puisse transposer la puissance politique et la force graphique de ce mouvement dans nos créations pour créer une ligne identitaire pour l’école. Venez avec fil à coudre et aiguilles !

Du lundi 16 au jeudi 19 mars inclus
Salle de peinture et atelier sérigraphie
17 personnes


Hélène Bertin
La frugalité heureuse

"Ce n’est qu’avec les êtres vivants, les êtres périssables de la saison (....) que l’on peut partir à l’aventure." Ryoko Sekiguchi Nagori 2018

Restitution : accueillir gustativement les visiteurs de Cover dans la galerie de l’ISBA en relation attentive à l’exposition (les pages seront des tranches, les couvertures des pâtes)

Expérience : La frugalité heureuse commencera par collectes des matières premières dans les campagnes en coudoyant la montbéliarde, l’herbe grasse, le lait, le beurre, la motte de terre, la graine, le blé, le levain, la cuisson au bois, la vigne, le jus, les fruitières.
Au sein de l’atelier culinaire la diversité des aliments est volontairement restreinte. Le choix de l’indigence alimentaire va nous amener à développer un luxe de créativité. Ce n’est pas nécessairement triste pour les papilles si le spectre de denrées est limité, l’équilibre se jouera dans les nuances et les formes des mets.
La façon dont sera élaboré l’événement culinaire d’une soirée avec une préparation de quatre jours prendra en compte une temporalité lente et une simplicité dans l’art de faire, grâce à des artisans-partenaires. 

Références : Le Diable sucré, 2001, Catalogue d’exposition au Pavillon Delouvrier 
Le pain bouilli à Villar d’arène 
Moules à beurre collection du musée comtois à Besançon et collection du musée des ATP appartenant aujourd’hui au fonds du MUCEM à Marseille
Jeong Kwan
Exposition Marie Preston du pain sur la planche du 1er décembre au 17 mai 2020 centre d’art de la ferme du buisson

Du lundi 16 au jeudi 19 mars inclus
Avec buffet performatif le jeudi soir
Cuisine, atelier bois et hors les murs
17 personnes


Natsuko Ushino
Faire Lieu
Comment penser des objets et structures afin d’aménager les usages d’un patio.
Contenu :
Aménagement d’un patio au sein de l’école dans une approche permacole visant à la cohésion des usages et des écosystèmes, la valorisation de l’espace et des ressources par le partage, le réemploi, et les plantations vivrières.
Avec comme terrain d’expérimentation le patio qui forme une partie émergée de terre dans le bâti, on mènera une exploration de la terre en tant que site et matériau. Les réflexions sur le sol et son écologie seront à formuler au reflet de l’activité de l’école et ses usagers. La terre comme matériau terre sera présentée par les méthodes de compostage et de construction en terre cru.

Objectifs :
Mise en œuvre d’un espace partagé, animer sa convivialité et faciliter les usages mixtes.

Méthode :
Étude du site, cartographie, reconnaissance des plantes, structures et mobiliers existants.
Discerner les besoins et usages, ses modalités et temporalités.
Agencements et installations à développer en collectif pour le collectif
Réalisation dans un souci d’harmoniser la circulation et motiver les usages partagés, croisés.

Hors-les-murs :
Visites de jardins botaniques, parcs publiques, jardins partagés, fermes urbaines et/ ou rurales, pépinières, services des espaces verts, CAUE etc…
Recherches et contact sur le territoire à établir en amont par les étudiants inscrits.

Bibliographie :
La révolution d’un seul brin de paille, Masanobu Fukuoka
La soi-disant utopie du centre Beaubourg, Albert Meister
La Convivialité, Ivan Illich

Du lundi 16 au jeudi 19 mars inclus
Un patio et « la rue »
17 personnes

HORS-LES-MURS :


Jason Karaindros et Valentine Verhaeghe
Poïesis - I
POÏESIS est un laboratoire d’expérimentation en art, son, poésie & performance mis en œuvre par le collectif Montagne Froide / Cold Mountain avec l’Espace Multimedia Gantner à Bourogne. Une création collective lors d’une résidence de trois jours à Bourogne réunira ce lieu formidable, son environnement proche et les artistes invités. La restitution, invitation à la réflexion et au débat, se veut aussi une réorganisation spontanée et permanente avec le public, dans l’esprit de la poïétique.
Jason Karaïndros est artiste plasticien. Son intérêt pour une pratique artistique prenant en compte les domaines de la science et de la technologie l’a amené à travailler avec les techniques multimédias. Sculpture, dessin, installation, photographie, vidéo, son, programmation numérique etc. font partie de son langage plastique. Sans que cela l’empêche de poser parfois un regard très aigu et critique sur la vie politique et sociale, il insuffle à ses recherches et aux constantes qui structurent son travail et sa méditation sur le monde, une forte dimension métaphysique. Son questionnement porte en particulier sur ces limites invisibles au seuil desquelles se tient la science, mais au-delà desquelles notre mental et notre perception peuvent tenter de s’aventurer ; qu’il s’agisse de phénomènes liés à l’appréhension du temps, à la progression des marées ou à des qualités particulières d’ombre et de lumière. Jason Karaïndros enseigne depuis 2000 à l’ESADHaR - Rouen.

Du mardi 17 au vendredi 20 mars inclus
Présentation publique jeudi 19 mars à 18h30
Espace Multimédia Gantner, à Bourogne
8 personnes


Institut Supérieur des Beaux Arts de Besançon I 12, rue Denis Papin, 25000 Besançon I T. +33 (0)3 81 87 81 30